Silencio

Témoignage d’un vivant au seuil de la disparition

il était un temps où j’adhérais à “je n’aime pas les hommes mais j’aime le bruit qu’ils font » maintenant j’en suis à “je n’aime pas les hommes ni le bruit qu’ils font » c’est sans doute une grande lassitude qui m’envahit un chemin sans retour sans repentir vaines discussions monologues subis verbiages masturbatoires vide absolu néant total couinements de primates cacophonie stérile acouphènes langagières et logorrhées du néant
TAISEZ VOUS
faces hilares et réjouies des quelques fientes que vous dispensent vos petites vies, que vous chie dessus l’existence
TAISEZ VOUS CINQ MINUTES !
le temps que s’installe un peu de silence
trop bavards trop bruyants trop remuants, saoulants, qui s’insinuent par touts les pores de notre cerveau, insidieux filandreux médicamenteux
TAISEZ VOUS TOUS
et laissez moi un peu me vider me purger chier toute cette merde des mots et ces envies stériles
et toi saleté d’espoir va te faire voir dans le trou du cul du monde lâche moi une fois pour toutes que je puisse en fin me coucher et dormir
DÉFINITIVEMENT