Le temps suspendu

De la musique répétitive

Le détachement de l’intention?
« C’est l’intention qui compte ». L’existence est intention, le néant le triomphe absolu de la non-intention. Pas loin de la « petite mort » de la pleine conscience ou du caisson.
Donc musique minimaliste ou « musique sans intention » (Terry Riley), dite « post-moderne ».
C’est peut-être ça la post-modernité, la fin de l’intention car la fin de la finalité, plus prosaïquement la fin du projet.
Mais est-ce le cas?
Parlons de répétition
« dépassement extatique du temps dans la répétition, dans l’obsession contemplative du mème ». Dans les Glossiennes de Satie on savoure en boucle un thème et son contrepoint. Pour prolonger son rêve dans un lâcher-prise, abandon de projet musical, suspension du temps, abandon du désir pour jouir de la présence pure, intemporelle, inaliénable, définitive.
Pour exorciser les répétitions d’un quotidien subi.

Au final une intention, il ne s’agit donc pas d’une musique sans intention.
Seule une musique aléatoire peut y parvenir. Ou alors le silence définitif?